Dix règles, et quelques exceptions
GUY MARON
Journal Le Soir, lundi 16 mars 2009
1. Numéraux. Les numéraux composés sont tous reliés par des traits d’union : vingt-et-un-mille-trois-cent-deux… Mais millier, million et milliard, qui sont des noms, ne sont ni précédés ni suivis d’un trait d’union : deux millions trois-cent-mille…
2. Noms composés. Pour ceux composés d’un verbe ou d’une préposition suivis d’un nom, ce second élément prend la marque du pluriel seulement et toujours lorsque le mot est au pluriel : un compte-goutte et des compte-gouttes, un après-midi et des après-midis. Exception : quelques mots dont le second terme contient un article (des trompe-l’œil) ou commence par une majuscule (des prie-Dieu).
3. Accent grave. Il remplace l’accent aigu pour régulariser un certain nombre de mots (évènement, règlementaire…), au futur et au conditionnel des verbes se conjuguant comme céder (je cèderai, il règlera) et dans les formes du type puissè-je.
4. Accent circonflexe. Il disparaît (pardon : disparait) sur i et sur u : traitre, bruler… Exception : les 1re et 2e personnes du pluriel du passé simple (nous vîmes, nous lûmes…). Exception encore : les mots qui sans l’accent seraient homographes (le participe passé dû, les adjectifs mûr et sûr, le nom jeûne et les formes du verbe croitre). Il y en a d’autres…
5. Verbes en -eler et -eter. Ils se conjuguent tous sur le modèle de peler ou de acheter : le e du radical se change en è quand la syllabe qui suit contient un e muet : il détèle, il époussète, il détèlera… Exceptions : appeler, jeter et leurs composés redoublent le l ou le t devant une syllabe contenant un e muet.
6. Mots étrangers. Les noms que le français a empruntés à d’autres langues font leur pluriel comme les autres mots français : les matchs, les solos, les maximums. Ils s’accentuent aussi selon les règles appliquées aux mots français : un révolver.
7. Soudure. Elle s’impose pour les mots composés de contr(e) –, entr(e) –, extra –, infra –, intra –, ultra –, pour ceux composés avec des éléments « savants » (hydro –, socio –, etc.), dans les onomatopées et les mots d’origine étrangère. Exemples : entretemps, extraterrestre, tictac, weekend et portemonnaie.
8. Mots en -olle, verbes en -otter. Leur finale s’écrit avec une consonne simple : corole, frisoter. Exceptions : colle, folle, molle, et verbes de la même famille qu’un nom en -otte (botter, de botte).
9. Tréma. Il est déplacé sur la lettre u prononcée dans -güe- et -güi –, et ajouté dans quelques mots. Aigüe, ambigüité, argüer.
10. Laisser. Le participe passé laissé suivi d’un infinitif reste invariable : les enfants que tu as laissé partir.
Ajoutons que quelques anomalies ont été supprimées. On écrira ainsi : bonhommie, charriot, combattif, exéma, imbécilité, nénufar, ognon, persiffleur, relai, joailler, etc.
Pour en savoir plus, une bonne adresse :
www.orthographe-recommandee.infoEt pour en savoir beaucoup plus : Dominique Dupriez, La nouvelle orthographe en pratique , Ed. De Boeck-Duculot, 240 pages, 16 euros.
(Remarque : cet article a été rédigé en ancienne orthographe)